Il en aura fallu des traversées et des naufrages pour passer de la petite pirogue d’autrefois aux derniers IMOCA que l’on connaît aujourd’hui. Les bateaux à voile vous font rêver ? Nous, ils nous inspirent ! Alors, avant de vous lancer dans votre première croisière en voilier, prenez quelques minutes pour lire l’histoire du Kazaden boat. Vous découvrirez l’évolution des bateaux à voile au fil des siècles et retiendrez quelques expressions fort utiles pour briller au comptoir (de mer). Ok, avec ça, vous ne gagnerez peut-être pas à Virtual Regatta*, mais vous aurez toutes les clés en main pour passer du petit marin d’eau douce au véritable loup de mer.
Sommaire
Bienvenue à bord du Kazaden Boat !
Bienvenue à bord moussaillon ! Nous amarrons aujourd’hui sur le Kazaden Boat, fier navire de joyeux matelots en quête d’aventures. Parbleu ! Tu ne connais pas les rudiments de la navigation à la voile et de la conception des voiliers ? Ce n’est pas grave, le maître-coq* a besoin d’un assistant pour préparer la tambouille. Tu apprendras à ses côtés. Mais avant de prendre le large, et de découvrir les spécificités des voiliers, tu dois en apprendre l’histoire. Pour cela, je vais te raconter l’histoire du Kazaden Boat, notre navire, vieux gréement à l’histoire riche et tourmentée qui a traversé les âges. On verra ensuite pour te fournir les quelques rudiments du jargon pour faire de toi un vrai marin.
Le Kazaden Boat, l’aboutissement de siècles de métamorphose
Il y a plus de 3 000 ans, le Kazaden Boat appartenait aux premiers habitants de l’Océanie. Il ressemblait alors à une simple pirogue. Sans quille* et peu fiable en haute-mer, il était principalement utilisé pour se déplacer en rivière ou dans les lagons.
L’histoire voulut que le premier capitaine du Kazaden Boat décida d’explorer le monde et accosta quelque part en Méditerranée vers le Vème siècle avant J-C. Il y trouva des peuples d’irréductibles gaulois, résistants encore et toujours à l’envahisseur. Il dût donc perfectionner le navire pour se déplacer entre calanques, haute-mer et criques aux eaux cristallines. C’était la première fois que le Kazaden Boat possédait une véritable charpente. Il était donc beaucoup plus robuste et mieux adapté à la navigation en haute-mer. Le capitaine de l’époque y ajouta des rames et entreprit d’en agrandir les dimensions pour plus de vitesse. On raconte même que le Kazaden Boat disposait à l’époque d’un véritable éperon capable de transpercer la coque des navires ennemis. Les galères grecques et romaines n’avaient qu’à bien se tenir !
De la fin du XVème au début du XIXème siècle, le Kazaden Boat passa aux mains des différentes puissances européennes qui rivalisaient d’ingéniosité dans la conception de leurs navires. Notre fringuant Kazaden Boat évolua donc d’un simple galion chargé d’or à une véritable frégate de guerre lorsqu’il fut capturé par des corsaires. À l’époque, il était entièrement conçu pour la haute-mer et pour embarquer un équipage important et une cargaison gigantesque. La coque était composée de chêne et le mât de pin, des bois durs pour résister aux rigueurs du large. Le nombre de mâts et de voiles augmenta afin de pouvoir le manœuvrer plus facilement. Et oui moussaillon, le Kazaden Boat fut un trois-mâts légendaire. Outre ses nombreuses aventures aux côtés de Cook et Bougainville en Polynésie, il taillait régulièrement en pièces de redoutables pirates dans les Caraïbes. On le compara même au mythique HMS Victory, long de 70 mètres et fort d’une centaine de canons qui combattit à la bataille de Trafalgar. C’était alors l’âge d’or de la voile dans le monde, matelot !
Réaliser une croisière en Polynésie
Les avancées technologiques qui suivirent, permirent d’incorporer au Kazaden Boat vieillissant, la propulsion à vapeur afin de le rendre plus rapide et de lui donner un second souffle. L'ingénierie navale commença au milieu du XIXème siècle à concevoir des coques en fer pour les navires de guerre. Le Kazaden Boat était donc nettement plus robuste que lorsqu’il possédait une coque en bois. Il fut notamment utilisé pour des expéditions dans le Grand Nord au Groenland et au Spitzberg, entre banquise, iceberg et aurores boréales. Conçue à l’origine en moyen de propulsion secondaire, la vapeur actionnant les hélices supplanta rapidement les voiles au détriment de notre légendaire bâtiment...
Réaliser une croisière dans le Grand Nord
Aujourd’hui, le Kazaden Boat a retrouvé taille humaine et des allures plus sportives. Il est à l’instar de la plupart des voiliers actuels, composé d’un seul mât de haute taille et conçu dans des matières plastiques légères et robustes. Les diverses avancées technologiques ont d’ailleurs permis de le rendre beaucoup plus simple d’utilisation que les voiliers de nos ancêtres. Plus confortable et stable qu’auparavant, nous l’utilisons aujourd’hui pour la navigation de plaisance. Nous appareillons bientôt pour découvrir les Antilles, peut-être seras-tu membre de l’équipage ?
Réaliser une croisière aux Antilles
J’estime cependant, en tant que capitaine de cet illustre voilier, qu’il serait intéressant de le transformer en voilier de course. Je suppose que tu ne maîtrises pas les dernières avancées technologiques en matière de course à la voile ? Aucun souci, nous n’avons pas le vent en poupe et nous n’appareillerons pas avant l’aube. Je vais donc te parler des voiliers conçus pour la course.
Les voiliers de course : tout un art !
Vois-tu moussaillon, à la croisée des chemins entre formule 1 et avion de chasse, les voiliers de course modernes possèdent des caractéristiques hors du commun. Vendée Globe, Transat Jacques Vabre, Coupe de l’America ou Route du Rhum, ce sont sur ces courses mythiques que les ingénieurs de marine s’échinent à concevoir les bateaux les plus performants. Depuis de nombreuses années, les hommes sont obsédés par l’idée de faire voler ces bateaux et se retrouvent en perpétuelle quête de vitesse. Pour cela, afin de réduire la friction de la coque avec l’eau et pour obtenir plus de puissance, les voiliers de course utilisent désormais ce qu’on appelle des hydrofoils. Ces bateaux sont conçus avec des pièces en plastique robuste entrant dans l’eau et permettant de soulever la coque du bateau hors de l’eau. L’un des premiers exemples de ce type de navire est le Paul Ricard conçu pour Eric Tabarly, afin d’établir le record de vitesse pour la traversée de l’Atlantique. Plus récemment, l’impressionnant voilier IMOCA* Hugo Boss créé pour le skipper Alex Thomson s’apparente davantage à un avion qu’à un voilier. Sortant de l’eau comme le Hollandais volant, il ouvre la voie à une nouvelle génération de voiliers de course, plus performants et plus que jamais taillés pour la vitesse.
Tu es maintenant prêt pour le large moussaillon ! Cependant, avant d'amarrer, consulte ce parchemin. Tu y trouveras toutes les parties importantes d’un navire. Bon vent matelot !
Les expression indispensables à bord
Quid de “souquez les artimuses” ou des “mille millions de mille sabords” ? Nous avons affrété rien que pour toi, toute une armada d’expressions de marins afin de ne plus passer pour un amiral de bateau-lavoir !
Souquer les artimuses : “Yah, parée à l’abordage papa ! Souquez les artimuses”. Réplique culte du filme Astérix & Obélix, Mission Cléopâtre, cette expression ne veut malheureusement rien dire. Si le verbe “souquer” désigne effectivement le fait de serrer ou tirer fort, les artimuses n’existent tout simplement pas.
Mille millions de mille sabords : Assurément l’une des expressions favorites du Capitaine Haddock. Utilisée pour décrire un rebondissement ou une situation catastrophique, ce dicton fait référence aux sabords, ouvertures dans la coque d’un navire créées afin de laisser sortir les canons.
Tonnerre de Brest : La stupeur du Capitaine Haddock était immanquablement ponctuée de cette expression devenue mythique. Celle-ci fait référence au bagne de Brest et aux coups de canons tirés lorsque l’un des prisonniers parvenait à s’échapper, le son des détonations rappelant le bruit du tonnerre.
Branle-bas de combat : Cette expression décrit l'ordre lancé par le capitaine lorsque le navire devait se préparer pour la guerre. Au XVIIème siècle, un “branle” était le nom donné aux hamacs. Au signal du branle-bas de combat, chaque marin devait décrocher et ranger son hamac afin de libérer l’espace pour la bataille.
Pas de quartier : Tirade indispensable dans la panoplie du parfait pirate, “pas de quartier” désigne un abordage de navire cruel et sans merci pour les marins adverses. Dans le jargon militaire du XVIIème siècle, le quartier était une pièce ou l’on pouvait être soigné ou se reposer. Pas de quartier pour l’équipage ennemi signifiait donc un combat sans pitié.
Marin d’eau douce / Amiral de bateau-lavoir : Ces expressions désignent simplement des marins inexpérimentés. Un bateau-lavoir était autrefois un bateau se déplaçant sur un fleuve et équipé d’un lavoir permettant aux habitants de laver leurs vêtements. À l’époque, un bateau-lavoir était relativement aisé à manoeuvrer en comparaison des autres navires.
Avoir le vent en poupe : Utilisé lorsqu’une personne rencontre une période faste et de succès, ce dicton fait référence à la poupe d’un navire, c’est à dire sa partie arrière. Le vent en poupe désignait donc des conditions propices pour faire avancer rapidement le navire ou l’embarcation.
*Virtual Regatta est un jeu en ligne permettant de suivre en temps réel l’avancée des voiliers d’une course au large. Gratuit, Virtual Regatta vous permettra de devenir le capitaine de votre voilier et de faire la course depuis chez vous avec des milliers d’autres joueurs.
*Le maître-coq était autrefois le marin en charge de la cuisine pour l’équipage.
*Les voiliers IMOCA appartiennent à la classe des 60 pieds soit 18,28 m et sont conçus pour les courses océaniques en solitaire ou double comme le Vendée Globe ou la Transat Jacques Vabre. Ces voiliers sont sous l’autorité de l’International Monohull Open Class Association d'où leur nom d’IMOCA.
*La quille est la partie la plus basse d’un bateau et représente généralement la partie centrale à partir de laquelle la coque est construite.